Lors des discussions ayant eu lieu lors des Estivales de la question animale il a été fait mention de la déclaration de Cambridge sur la conscience des animaux. Deux ans après ce positionnement du monde scientifique on peut faire le bilan de l’inertie qui touche la société face à la condition des animaux d’élevage. Ce qui semble en cause outre la communication limitée sur ce sujet pourrait être le fait de focaliser sur la souffrance, chose négative et qui suscite une réaction de rejet dans le mental humain. D’ailleurs selon certains spécialistes, la conscience pourrait exister chez certaines espèces sans la souffrance. Notamment les insectes qui pourraient se voir reconnaître certaines capacités d’être conscients sans réagir pour autant à des blessures mortelles. La souffrance elle même se différenciant de la sensibilité par la présence d’une conscience on peut se dire que la conscience précède nécessairement toute vie mentale. Si l’usage du terme conscience peut paraître controversé, on peut lui substituer celui de sentience qui se définit par la capacité à appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs (stimuli) et intérieurs (émotions, pensées). Tandis que la conscience rajoute à cela la perception de sa propre existence, mais peut aussi évoquer la conscience du bien et du mal ou une conception spirituelle de l’existence.
Si au contraire de la seule souffrance on prenait la peine d’exposer toute la richesse de la vie mentale des animaux non-humains, on pourrait sans doute observer une prise de conscience qui ne passe pas par la pitié mais par une réelle compassion. Pour ressentir à la place de l’autre il faut faire l’expérience de ce que l’autre est susceptible de ressentir. Or dans le cas de la souffrance il est bien naturel de construire un mur émotif pour ne pas s’exposer aux souffrances d’autrui, surtout quand aucun moyen d’action ne semble disponible. Ces murs semblent toutefois s’effondrer vis à vis d’individus avec lesquels on aura créé des liens empathiques, dus principalement à des expériences positives partagées.
Soit ! Si la souffrance est l’objet de la lutte, le fer de lance pourrait tout aussi bien être la compréhension à la fois par la connaissance et le ressenti.
Sur ce halte aux tergiversations, place aux liens empathiques :
- Relation mère enfant :
Une vache retrouve son veau sauvé de l’abattoir
- Câlins :
Lion retrouvant ceux qui l’ont élevé puis relâché dans une réserve
Un gorille et son sauveteur se retrouvent après 5 ans
Jane Goodall libérant un chimpanzé
Deux éléphantes se retrouvent après 20 ans de séparation
- Jeu
Des chèvres s’amusent avec une tôle
Chien et corbeau avec une balle
Un corbeau faisant de la luge sur un toit
Ours brun ayant développé un talent pour la manipulation de bâton. Les gardiens du zoo d’Hiroshima lui avaient simplement mis a disposition des bâtons pour jouer.
- Traumatismes :
- Joies :
Un troupeau de vaches retrouve leur pâturage après avoir été condamnées à l’abattoir
Première expérience d’un pré par des poules sortant d’un élevage en batterie
- Compassion :
Un ours sauve un corbeau de la noyade
Un chat sauve l’enfant autiste de la famille d’une attaque de chien
Un autre buffle venant à l’aide d’un congénère sous l’emprise d’un lion
Une éléphante et une chienne se lient d’amitié dans une réserve. Suite à une blessure de la chienne l’éléphante se lamentait inexorablement jusqu’à ce qu’on les laisse se voir quotidiennement
Un écureuil protège un congénère défunt au bord d’une route des corbeaux charognards
- Exploits :
Un cochon s’échappe d’un camion l’emmenant à l’abattoir
- Comportements culturels :
Une chimpanzé initie la mode de la paille dans l’oreille : http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/actu/d/singe-herbe-oreille-naissance-coutume-chez-chimpanze-54392/
Nous avons essayé de recenser des comportements spontanés et non induits par une expérience ou un dressage. Cela fausse totalement la manière dont on peut percevoir l’autre qui est comme dépossédé de sa propre action ou réaction.
Oui on pourrait utiliser le terme usuel « naturel » mais celui-ci a plus de défauts d’interprétation et d’idéologie sous-jacente que d’usages pertinents. Pour autant ce n’est pas parce qu’un individu est dans un environnement artificiel dans le sens d’humanisé, qu’il ne peut avoir des comportements spontanés.
Alors nous accueillons chaudement tout contenu allant dans ce sens pour étoffer cet article et aussi en prévision de notre projet de wiki sur la condition animale !