Le Comté et les fromages AOC régionaux

Le fromage est l’un des principaux produits agricoles au niveau mondial. Selon la FAO, la production mondiale s’est élevée à plus de 18 millions de tonnes en 2004. La France en a produit 1,8 millions de tonnes. La France est le deuxième consommateur de fromage, avec 24 kg par habitant.
En Franche-Comté, même si l’ensilage n’est pas toléré pour le comté et même si l’élevage en stabulation est prohibé, ce n’est pas pour autant que les vaches laitières pour le comté finissent mieux leur vie d’exploitation…

Le comté est un fromage de production régionale, au lait cru de vache et à pâte pressée cuite. Il se présente en grandes meules de 65 cm de diamètre et d’une masse moyenne de 40 kg. Il faut environ 450 litres de lait pour produire une seule meule de comté ! Avec 45 000 tonnes (1 125 000 meules de comté, soit plus de 506 millions de litres de lait !), le comté est la première AOC fromagère française en tonnage. C’est dire le nombre d’inséminations, de gestations et de temps d’enfermement et à la tireuse à lait passé dans la courte vie d’une vache franc-comtoise… car la vache franc-comtoise est inséminée aussi entre l’âge d’un à deux ans et subira 6 à 8 gestations avant de devenir une « vache de réforme » et d’être engraissée pour l’industrie de la viande.
Les vieilles vaches n’existent pas non plus ici dans le Jura, le Doubs, la Haute-Saône et le territoire de Belfort… Elles ont une courte vie de rouage de la machine… Une machine qui nous satisfera jusqu’à quelles limites ?

Quand au mythe de l’économie locale qui serait durement touchée par un changement ou un arrêt total de la consommation de laitages ou de viande, il est possible de rétorquer que tout n’est que choix politiques.
Les éleveurs et les éleveuses locaux vivent aussi de subventions, sont abreuvés de désinformations par les puissants groupes de l’agroalimentaire internationale, sont comprimés par des accords européens de technocrates, vivent dans des conditions de stress liées aux emprunts, à la météo, à l’isolement dans leur travail, certain.e.s ont encore des sentiments mitigés pour les souffrances vues et imposées aux animaux par la productivité et la rentabilité rendue obligatoire à la survie financière de l’entreprise agricole.
Ils s’en tirent mieux que les autres régions, ayant négocié des accords aux conditions plus avantageuses… mais pour combien de temps encore ? avec le FMI, l’OMC et les forts pouvoirs des lobbying de l’industrie de l’agroalimentaire.*
Chercher d’autres manières d’exploiter leurs terres, des nouvelles structures de production, d’exploitation (de végétal), de distribution, toutes plus équitables et non polluantes, retrouver de la solidarité, du sens commun et politique dans le vrai sens, donneront autant de solutions intelligentes pour l’avenir des agricultrices et agriculteurs locaux… D’autres ont eu des idées. En voici quelques-unes. (lien à venir)

* le lobbying agroalimentaire
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